UJI: Temple et feu d'artifice
Je pensais avoir assez vécu pour pouvoir parler de feu d'artifice en connaisseur pour avoir eu l'occasion d'en voir un certain nombre en France. Entre les classiques du 14 juillet à Paris et la magnifique fête du lac à Annecy, je pensais en avoir fait le tour...
Lorsqu'on préparait notre dernier voyage, Machiko a coché une date sur le calendrier avec un nom: Uji...
Comme toujours au japon, un déplacement commence par prendre le métro puis une ligne de transports ferroviaires. A la gare de Kyoto, cette fois on emprunte la ligne privée Keihan en direction du sud. Le temps de voir défiler quatre gares en quelques dizaines de kilomètres et, on arrive à Uji. C'est une des plus anciennes villes du japon, située sur la rivière Kamo qui prend sa source dans l'immense lac Biwa. Cette ville est connue pour son temple Byōdō-in dit temple des deux mondes. Ce temple est connu dans tout le japon car gravé sur le côté face des pièces de 10 yens.
Cette ville est également le lieu de naissance d'un écrivain célèbre, Murasaki il y a un millénaire et c'est en son honneur que chaque année y est tiré un des plus beaux feux d'artifice de l'archipel. Nous sommes en 2008, année du millénaire de la naissance de l'artiste, le spectacle promet d'être grandiose.
La gare est située non loin de la rivière large d'une centaine de mètre que l'on traverse en empruntant un pont à quatre voies de circulation. Il faisait très chaud en cette après midi et la relative fraicheur émanant de l'eau et poussée par une légère brise tempérait agréablement les ardeurs du soleil. Arrivés au milieu du pont, on pouvait voir sur notre gauche une petite ile inhabitée, de forme élancée comme une barque immobile au milieu des flots.
Trois passerelles piétonnières la relie aux berges. Le feu d'artifice sera tiré dans l'axe de la rivière et c'est l'ile qui offre le meilleur point de vue.
Comme nous avons quelques heures à perdre avant la tombée de la nuit, nous avons largement le temps d'aller visiter le temple Byōdō-in.
Quelques photos plus tard et après un passage dans un Suppa local pour y acheter quelques provisions de bouche et de gosier, nous regagnons notre île dans le soir qui s'avance à grands pas. Elle s'est considérablement peuplée dans l'intervalle et on a des difficultés à se frayer un chemin dans cette foule qui a littéralement envahi les berges. Les filles portent majoritairement le yukata, habit traditionnel rappelant les kimono.
Au milieu de l'Ile se trouve une esplanade dégagée qui offre une vue imprenable dans l'axe de la rivière. Bien entendu, cet espace garni de centaines de chaises a été clôturé et on n'y accède que muni d'un billet qui ne se trouve que dans la ville de Uji et dont la vente est épuisée pratiquement le jour de l'édition... Heureusement que l'on trouve de tout sur e.bay et que Machiko a réussi à en acheter trois... quand elle a coché Uji sur le calendrier en France...
Bien placés et installés dans le confort relatif de nos chères chaises, nous avons assisté à une heure et demie de spectacle haut en couleurs. Le feu d'artifice fut de toute beauté, les séquences d'illumination durant plusieurs minutes se succédant, uniquement interrompues par des intervalles durant lesquels étaient tirées des fusées éclatant en formes d'animaux, de kanji ou de personnages de bandes dessinées japonaise. Ceci pour le plus grand plaisir des enfants... entre autres.
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Après un final éblouissant qui n'en finit pas d'éclater dans ma mémoire encore aujourd'hui dès que je ferme les yeux, nous avons quitté notre emplacement pour rejoindre la gare. C'est là que nous avons pris conscience de l'importance de la foule présente: Un fleuve humain s'écoulant lentement sur le pont fermé à la circulation automobile, grossissant par les rivières des rues adjacentes, pour aboutir à une marée humaine massée devant la gare.
Heureusement que Keihan Railways avait affrété des trains spéciaux qui se succédaient toutes les minutes. Sur la place, le personnel avait canalisé la foule sur deux files d'une trentaine de personnes de front à l'aide de cordes. A chaque départ de train, la corde se levait et le nombre de personnes permettant de remplir le suivant était libérée et dirigée vers un quai. Tout cela se passait dans un calme et une discipline incroyable pour un occidental. Personne ne râlait, personne ne tentait de doubler et l'ambiance était joyeuse et conviviale. Inimaginable en France...
En repensant à nos pitoyables feux d'artifice tirés à l'occasion de la fête nationale française, j'avoue avoir un peu honte...
Le train du retour était évidemment bondé, mais comme c'est toujours pratiquement le cas au Japon, on n'y porte plus attention près quelques jours.
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