Koyasan: La porte Daimon et le site Danjogaran.

Avant la construction du funiculaire, l'accès ouest de Koyasan se faisait exclusivement par la route sinueuse de la vallée de Tsuzura. À l'entrée de ce chemin sacré, un imposant torii rouge marquait symboliquement le seuil du mont Koya. Il est intéressant de noter qu'avant 1872, les femmes étaient interdites d'aller au-delà de ce point, témoignant ainsi des anciennes restrictions liées au genre dans le bouddhisme Shingon.

En 1705, la porte Daimon, une impressionnante construction en bois de 25 mètres de haut, 21 mètres de large et 8 mètres de profondeur, fut érigée à l'entrée de la ville monastique. Cette porte monumentale, flanquée de deux gigantesques guerriers Kongō Rikishi datant de l'époque d'Edo, confère à Koyasan une entrée spectaculaire. Ces déités bouddhiques, aux expressions menaçantes, étaient censées protéger le site des influences maléfiques.

Descendons vers la ville. Des lanternes de papier aux les bougies allumées guident nos pas... même si on est en plein jour.

Nous arrivons au site Danjo-Garan.

Érigé à l'emplacement choisi par Kobo Daishi lui-même, le fondateur de Koyasan, l'ensemble des temples de Danjo-Garan constitue le cœur de son école bouddhiste. Ce complexe religieux, composé d'une vingtaine d'édifices, s'articule autour de la pagode Konpon Daito

Ce monument de bois verni rouge, haut de 55 mètres, abrite des reliques de Kobo Daishi et demeure le cœur spirituel du site. Chaque matin, les moines entonnent des chants sacrés dans la grande salle, invitant les visiteurs à une profonde méditation au cœur de ce lieu empreint de sérénité.

A l'intérieur de cette grande pagode à un étage haute de 48 mètres se trouve un ensemble de statues et de peintures qui seraient la représentation tridimensionnelle d'un mandala qui veillerait non seulement sur Koyasan, mais sur tout le Japon...

Ces deux statues sont les seules survivantes d'un incendie qui a ravagé Chuumon, la 'porte du milieu', en 1843. Des projets de reconstruction ont été évoqués dès 2016, mais le chantier n'a toujours pas vu le jour.

A gauche de Konpon Daido se trouve le Miedo qui renferme le portrait sacré du moine Kobo Daishi.

La pagode Saito "de l'Ouest", érigée par Shinzen d'après les plans conçus par Kobo Daishi, est un monument historique remarquable. D'une hauteur de 27 mètres, cette pagode à un étage a été reconstruite en 1834, conservant ainsi l'essence de l'architecture traditionnelle.

Bien que fermée au public, elle demeure un témoignage précieux de l'art bouddhique japonais.

La bibliothèque hexagonale rotative de Rokkaku Kyodo est un joyau architectural unique. Son toit en forme de pagode et ses parois recouvertes de calligraphies en font un lieu à part. Seuls les pèlerins ayant accompli le circuit des 108 temples peuvent accéder au privilège de faire tourner cette bibliothèque, un rite symbolique marquant l'achèvement de leur quête spirituelle.

Le Kondo, bâti par Kobo Daishi en 818 est une salle de conférences. Ce bâtiment a été reconstruit en 1932 et est utilisé dans les grandes occasions.

L'étang des lotus et son îlot accessible par un pont est un des endroits les plus pitoresques de Koyasan. Sur l'îlot est vénérée une déesse pour ses dons à faire pleuvoir...

La cloche blanche, Koya Shiro mesure 2,12 mètres de diamètre. Construite sur les plans de Kobo Daishi par Shinzen, elle sonne toujours 108 fois par jour et rythme les journées de Koyasan. Cette version date de 1547.