Visite de Koyasan...

Osaka, gare de Namba Nankai, tôt le matin.

Je ne veux surtout pas rater le train au départ de 8h00 qui me mènera à Koyasan en 90 minutes. Les trains suivants mettront plus de deux heures.

Pour 3310 JPY, j'ai acheté un "World Heritage Ticket", pass qui me donne accès au Koya limited Express (et retour) et des réductions qui me seront accordées lors des visites des temples.

Mon pass en poche, je me dirige vers un guichet pour m'assurer du numéro de la voie... et je déclenche l'armada des services ferroviaires...

Le préposé me questionne en japonais, je lui réponds en anglais... qu'il ne comprend pas bien (ou je ne m'exprime pas correctement) donc je rassemble tout mon vocabulaire japonais pour lui dire que je veux juste un renseignement. Ne comprenant visiblement pas ma demande, il prend son téléphone et un de ses collègues accourt aussitôt. Ils s'entretiennent un instant et je suis pris en charge par le deuxième intervenant.

En fait, ils ont bien compris ma requête car le préposé m'explique en marchant que je dois aller sur le quai numéro 4. Cette info m'aurait suffit, mais il a mon ticket en main et ne s'arrête qu'à l'endroit précis ou s'ouvrira la porte de mon wagon... quand le train sera en gare, dans un quart d'heure. J'ai l'impression d'être devenu l'homme le plus important de la terre quand il me tend mon pass à deux mains en s'inclinant longuement tout en me remerciant d'avoir choisi sa compagnie... etc...

Un autre monde.

Osaka est traversée rapidement et la ville disparaît lorsque le train s'élève dans les premiers contreforts des montagnes avoisinantes. La suite est assez monotone, la campagne est verdoyante.

Après une heure de ces paysages, le train serpente en montant jusqu'à, destination. Au pied du mont, les collines couvertes de forêts ont refermés le paysage.

Je prends le funiculaire qui gravira le dénivelé jusqu'au terminus de ce voyage ferroviaire.

Mais je ne suis pas encore à destination. Il reste quelques kilomètres à parcourir avant d'arriver au site sacré de Koyasan. Même la route est sacrée car l'usage du bus est obligatoire. Payant si on ne sait pas, gratuit avec mon pass!

Pour suivre mes déplacements, voici un plan du site: On démarre en haut à gauche, à Koyasan Station, au dessus de Gokurakubashi.

Premier arrêt au sanctuaire Nyonindo.

Seul survivant d'un ensemble de sept édifices autrefois disséminés aux portes du sanctuaire, ce temple incarne une tradition séculaire : l'interdiction faite aux femmes de pénétrer à Koyasan. Condamnées à l'attente au Nyonindo, "maison des femmes", elles voyaient leur accès régulé par une imposante statue, gardien silencieux d'un rite ancestral.

Il convient de noter que des sentiers de randonnée dédiés aux pèlerins, les "Choichi michi", encerclent le site. Ils passent par les sanctuaires Nyonido, offrant ainsi aux femmes un accès direct au cimetière d'Okunoin, sans avoir à traverser la ville.

Le bus s'arrête ensuite à Namikiri fudo-mae, à proximité des tombeaux des shoguns Tokugawa.

Ces derniers, construits par Iemitsu, troisième shogun de la dynastie Tokugawa, sont érigés dans le somptueux style de Nikko. Le premier et le deuxième shogun, Leyasu et Hidetada, y reposent dans des mausolées témoignant de la richesse et du raffinement de cette époque.

Au centre de l'agglomération, on prend à gauche vers le cimetière Okunoin ou à droite vers le temple Kongobu-ji. (Voir l’article consacré à cet endroit).

Avant d'atteindre le site originel de Garan, fondé par le moine Kobo Daishi (indiqué sur le plan), nous faisons une halte au temple Daichi Kyokai, véritable cœur administratif de la secte Shingon.

Ce complexe se compose de trois bâtiments. Le principal, Henjo-den, une élégante structure en bois datant de 1915, est dédié à Kobo Daishi, le fondateur du site.

À sa gauche, un bâtiment moderne abrite les bureaux administratifs et sert de centre d'enseignement du bouddhisme Shingon. Enfin, à l'arrière du hall principal, un petit édifice accueille les nombreux visiteurs venus recevoir l'initiation Ojukai, où les principes fondamentaux du bouddhisme sont transmis. J'ai assisté à une partie de cette cérémonie : les participants répètent en chœur les dix commandements après le moine, puis s'engagent à les suivre en échange d'une bénédiction. Je me demande si tous comprennent pleinement la portée de cet engagement...

Personnellement, je trouve cela complexe à suivre.

Un peu "compliqué" de respecter tout cela pour moi... Je passe mon tour.

À l'écart de ces bâtiments, un petit étang paisible abrite un îlot accessible par un pont vermillon. Sur cet îlot se dresse un minuscule temple dédié à un moine qui, selon la légende, aurait reçu la visite d'une fée lui demandant de veiller éternellement sur ce lieu.

Si on continue sur cette route, on peut visiter le complexe Garan et on arrivera enfin à a porte Daimon qui marque l'entrée Ouest de Koyasan.

Pour voir ces deux lieux en détail, suivre ce lien.

Nous allons rebrousser chemin et nous diriger vers le cimetière Okunoin.

En chemin, sur la droite, on remarque un temple vermillon...

Le Kurukayado est un temple dédié au moine Kurukaya Doishin, qui se retira du monde à Koyasan. Ce sanctuaire rend également hommage à Ishidomaru, son fils. Orphelin de mère lors du pèlerinage de son père à Niyonindo, le jeune garçon fut recueilli par le moine qui, dans un souci de le protéger, lui fit croire que son père était décédé. Ensemble, ils menèrent une vie consacrée à la religion et à l'ascèse. Les tableaux qui ornent l'intérieur du temple retracent les moments clés de cette histoire émouvante.

En poursuivant la route, on peut voir une pagode hexagonale et les belles entrées de plusieurs temples...